Les Italiens sont "Un peuple de poètes, d'artistes, de héros, de saints, de penseurs, de savants, de navigateurs, de migrateurs". Depuis 70 ans environ il est écrit ainsi sur le Palais de la Civilisation Italienne, dans le quartier EUR à Rome. Comment on avait justifié cette assertion, à l’époque ? La réponse est que les voyages et les découvertes des Italiens à l'Est et à l'Ouest constituent un témoignage de l'esprit ardu de mes compatriotes dans l’histoire : de ceux-ci il a largement origine cette transformation des conditions de vie qui distingue le Moyen Age de l’âge moderne et contemporain. Sans aller loin, jusqu’aux temps de l'Empire Romain ( aussi bien riche de voyageurs), il suffit de mentionner les voyages de Marco Polo en Chine au XIVe siècle; mais d’autres tentaient les voies de l'Orient. Pas de tous, ou mieux de peu nous avons des nouvelles, mais nombreux devaient être les marchands européens, surtout italiens, qui des ports de la mer Noire et de ceux de la Méditerranée orientale, allaient vers l'intérieur de l'Asie, attirés aussi par la libéralité de certains sou
verains asiatiques. Les Génois et les Pisans étaient établis à la Cour de Perse, avec respect et confiance; à Bagdad, des constructeurs et des pilotes génois préparaient des flottilles. À Venise et à Aquilée, il y avait des commerçants déjà cosmopolites. Et si les marchands étaient actifs, ils l’étaient aussi les missionnaires, qui s’enfonçaient en toutes les terres de l'Asie proche et centrale. On pense ensuite à Cristoforo Colombo, à Amerigo Vespucci, à d’autres navigateurs par navire mais aussi, à partir du XXe siècle, aux navigateurs en avion: le grand De Pinedo, qui résida au Winter Palace à Louxor pendant une traversée en Egypte, en laissant une belle lettre au Directeur de l’hôtel (le document est toujours visible dans une vitrine du grand couloir). Pourtant, si on parle aujourd’hui de "navigateur" en général, tout le monde pense au navigateur satellite, également connu sous le nom de GPS: le dispositif électronique numérique qui reçoit un signal radio satellite, pour assister le conducteur d'une voiture à naviguer sur la route en lui indiquant de fa
çon interactive l'itinéraire à suivre. Naturellement, l'utilisateur doit définir la destination à partir de sa position initiale. Cela semble facile ... Je dois admettre que quand je conduis en territoire inconnu, je ne peux pas communiquer avec ce "navigateur". Je ne réussis pas à définir la destination, je me trompe à numériser l'adresse, ou je ne le trouve pas car je ne connais pas les "motsclés": et je commence à m’énerver. Pour ne pas parler de suivre les indications commentées par une voix mécanique péremptoire et insistante: "suivez la droite, suivez la gauche" signifie "ne tournez pas "; "tournez après 300 mètres" implique un choix de la direction souvent pas évident quand il y a plusieurs courbes. Le désastre arrive à partir des rond-point, où cette voix antipathique commande, par exemple, « tournez à la quatrième rue» et systématiquement je n’attrape pas le chemin juste, en continuant à tourner en rond. Bien sûr, je suis italien ... mais en tant que navigateur numérique, j'ai besoin d’une bonne mise à jour!